Kaboom
Antonin : C’est officiel : Greg Arakki est bel et bien de retour, tel que ses
fans de la première heure l’ont aimé… Effectivement, après une petite
parenthèse vers le drame (« Mysterious Skin »), puis vers la comédie
pure (« Smiley Face »), Arakki revient vers un genre de film beaucoup
plus subversif, beaucoup plus trash… En somme : il revient vers les
éléments ayant constitué la genèse de son succès et structuré sa
filmographie au fil des années 90.
L’histoire ? Smith, un jeune
étudiant de 19 ans, évolue au beau milieu d’une bande d’ado totalement
allumés. Personnage bisexuel (l’ambigüité sexuelle étant un thème
récurrent chez Araki), en plus de coucher avec la belle London, il se
trouve que son collocataire, Thor, est pour le moins à son goût. A
première vue, on pourrait penser à un scénario bateau type « American
Pie », à savoir un film à ajouter à la longue liste de ceux qui parlent
soi-disant de sexe et qui se prétendent libérés, sans vraiment l’être,
finalement… « Kaboom » ne fait pas partie de ces films-là. Pour la
simple et bonne raison que suite à l’ingestion de « space cookies »,
Smith va se mettre à avoir d’étranges visions, hallucinations que
seraient annonciatrices d’une forme de… fin du monde.
Oui oui,
vous avez bien entendu. C’est grâce à Arakki que ce type de scénario
déjanté peut exister, et que l’aspect « teen movie » affiché à outrance
à-travers les bandes-annonces du film peut coexister avec des thèmes
diamétralement opposés, sans que l’ensemble perde de son unité.
Justement : le réalisateur va tellement loin dans son délire
scénaristique qu’il risque bien de perdre en route certains de ses
spectateurs, et seuls les plus ouverts d’esprit arriveront jusqu’au bout
sans avoir esquissé le moindre haussement de sourcil… La première
partie du film tient ses promesses : dialogues cultes, sexe à outrance
et personnages caricaturaux et tous plus libérés les uns que les autres
laissent finalement place à une seconde partie bien plus sombre, assez
insoupçonnée, si bien que le film m’a paru, à plusieurs reprises, assez
effrayant !
Pour peupler cet univers à la fois amer et acidulé :
Thomas Dekker, déjà aperçu dans le dernier « Freddy », Haley Benett, qui
marque son retour depuis le « Come-Back », où elle piquait la vedette à
Hugh Grant et Drew Barrymore, mais aussi Juno Temple qui, après une
série de films assez sages tels que « Deux Sœurs Pour Un Roi » ou «
Reviens-Moi », se déchaîne littéralement à l’écran, pour le plus grand
plaisir du personnage principal, et des spectateurs… A noter la présence
d’un visage familier dans l’univers d’Araki : James Duval, qui a
participé à tous les films du réalisateur, et qui campe ici le rôle
assez hilarant du Messie… Tout un programme !
En somme : du grand
Araki, à la fois excitant et effrayant, porté par une bande d’acteurs
beaux et talentueux, et par une bande-originale soignée et électrique. A
voir, d’autant plus que la France est, à ce jour, le seul pays au monde
à avoir acheté les droits de distribution du film (la participation du
film à Cannes cette année n’y est sûrement pas pour rien). Raison de
plus pour y foncer !
Ma note : 4/5 (Grand film)
Gautier : J'ai eu peur au début du film, j'ai eu peur que ce ne soit que l'histoire d'un mec à la fac qui a des relations sexuelles. Puis ce côté a laissé place à une histoire un peu plus glauque et un final complètement décalé qui peuvent déplaire à certains mais qui m'ont ravis moi! Heureusement que ce final est là car je n'ai pas tellement accroché à l'histoire du pauvre personnage principal bisexuel qui mange des space cookies et qui a des hallucinations ( avec une histoire qui débute comme ça je me dit : " pas étonnant que la France soit la seule à avoir acheté les droits de distribtion).
Pour ma part je ne trouve pas que les acteurs soient extrêmement talentueux mais au moins ils ne sont pas mauvais c'est déjà ça.
Ma note : 2/5 (Pas mal)